les aventures vertigineuses de Cecilia et Marquito au pays des pierres qui roulent !

30 noviembre 2005

Sucre


Le soir du 30/11 (anniv' Cécile)

C'est ça la fleur d' Afrique !



Cathédrale de Sucre

Ebouillantés, lapidés, découpés, écorchés, crucifiés... les peintures des galeries de la cathédrale semblent faire le répertoire exhaustif des martyrs chrétiens. Une imagerie fort convaincante dont les missionnaires se servaient pour impressionner les nouveaux venus en religion. Paix et amour! On montre à l'indigène les tortures qui l'attendent s'il n'a pas la foi. Comment, les martyrs ont souffert justement parce qu'ils étaient croyants ?
Nous divaguons dans un reliquaire incongru : formes noirâtres et tachées en copie du saint suaire (bien avant Yves Klein), plâtres d'enfants égorgés mais souriants, gisants verdâtres sous l'oeil divin du coeur...
Ces dérives renvoient l'imagerie chrétienne à un monde étrange, bancal, surpenant. Foutoir de l'imaginaire, preuve de l'existence divine ?
Et le joyau de Sucre, seulement pour nous deux : la virgen de Guadalupe. On a accroché tant de bijoux et de pierres précieuses à cette peinture du 18e qu'elle menacait de se déchirer. L´évèque de l'époque fait découper la toile pour l' enchâsser, avec tous ses bijoux, dans une robe d'or ... tout simplement.

19 noviembre 2005

Un autre aspect du voyage


Il fait bien 20 degrés et le vent est doux. On est assis à l'ombre, sur une placette à colonnades, en haut de la colline de la Recoleta, à Sucre.
Comme éléments du cadre : une église blanche, quelques arbres, une fontaine, des enfants qui jouent, la vue sur la ville.
Cette nuit j'étais en rêve dans une salle voûtée, lumineuse, jonchée de tapis et de poteries. J'y retrouve un ami. Au réveil je me souviens que cet ami est mort il y a plusieurs années. Du coup je suis encore dans le songe.
Le vent apporte les voix, les bruits, les odeurs des choses absentes.
J'ai le temps de regarder le jeux des ombres.
Depuis ce matin le présent, la mémoire et le rêve coexistent. Sans se confondre, ils dialoguent, et l'importance des liens qu'ils entretiennent au coeur de nos vies devient évidente. J'imagine que nos existences ne sont pas contenues dans la réalite immédiate, mais se définissent dans l' espace de ce dialogue.
Je regarde le fronton de l'église.
Les arts sont des clefs pour qui veux vivre et construire dans ce réel élargi, où tout est possible, où la mort même a son rôle. Ils représentent, apellent ce qui a existé, ce qui aurait pu exister, ce qui pourrait exister. Formes anciennes, formes nouvelles, qu'elles soient plastiques, musicales, architecturales... sociales.
On est bien sur cette place d'où je divague en regardant les enfants jouer, eux qui sans cesse dans leurs jeux prennent la réalité au filet de leurs rêves.

17 noviembre 2005

La Bolivie des madeleines

Depuis notre arrivée en Bolivie, mon enfance en Afrique remonte.

Flamands roses les pattes dans des lacs sulfureux, bouguainvilliers dans les jardins, hibiscus dans les rues, mangue et papaye au dessert, il ne me manque plus que la goyave ! Jusqu'à cet après-midi où, assis dans le jardin d'un bar à "gringos", je redecouvre la fleur et l'odeur d'un arbuste oublié... Curieuse mémoire ! Quel plaisir de retrouver ces sensations si longtemps occultées !
En lui décrivant l'Argentine, maman m'avait dit que je devais revoir des paysages africains. Mais ça ne m'etait pas si évident, et je regrettais de ne pas me souvenir mieux de ces années. J'avais peur d'avoir oublié alors que l'Afrique est si importante pour moi. Elle représente mon enfance, elle est notre "marque" de famille !

Et quand je pense à tous ces nouveaux arrivés ces dernières années (Maxime, Camille, Swann, Raphaël, Charlotte, Chloé, Tao, Inès, Juliette,....), ceux qui sont encore dans l'enfance, je me dis que tout ce qu'ils vivent en ce moment et seront amenés à vivre leur restera gravé.
Je leur souhaite des moments heureux, des odeurs enivrantes, des goûts merveilleux, des paysages grandioses !

C'est si bon quand ça refait surface !

10 noviembre 2005

Potosi en noir et blanc

On adore la Bolivie, malgré sa pauvreté, parce que les gens ont du coeur et du caractère. Les villes aussi ont de la gueule.
Ici beaucoup d'enfants bossent et dorment dans la rue. Il y a bien une loi qui interdit le travail des mineurs, mais il n'y a aucun contrôle.
Du gentil cireur de chaussures à la vieille qui vient demander l'aumône de quelques frites jusque dans ton assiette parce qu'elle a faim, les sollicitations ne manquent pas. Comme vous vous en doutez, les conditions d'hygiène ne sont pas encore au top : les gens balancent les emballages dans la rue d'un geste désinvolte, les enfants pataugent et se soulagent dans les mêmes flaques. A côté de ça on trouve aussi des signes extérieurs de richesse : magasins de luxe, costards cravates, 4x4 rutilants.

On a visité hier les mines d'argent de Potosi, toujours actives depuis 450 ans. Les oreilles bourrées de PQ pour atténuer le bruit des explosions de dynamite, le chech passé sur le visage, on a suivi un ex-mineur sur des echelles descendant au centre de la terre... Là, les hommes poussent des wagonnets, forent à l'air comprimé et boivent de l'alcool a 96 degres.
Dans les cadeaux qu'on amène: des rafraîchissements (il fait chaud, jusqu'à 30 degrés), des cigarettes, et les feuilles de coca indispensables, qui servent à la fois de filtre (ils respirent des poussières de silice) et de nourriture pour la journée.
Dans une partie retirée de la mine, les mineurs se réunissent autour d'une statuette representant le diable (el tío) en érection, propriétaire des richesses du sous-sol. Ils lui allument une cigarrette, mettent la coca a portée de sa main... les méthodes d'exploitation de l'argent et l' image du diable, voilà deux jolis cadeaux apportés dans leur bagages par les européens.
Une fois l'an on égorge six lamas à l'entrée de la mine, on badigeonne les murs de leur sang, on s'en peint le visage. C'est un sacrifice à la pacha mama / la terre mère. Autre élément constitutif de la vie des villages autour de Potosí : le Tinku ou l'art du combat rituel. Tous les ans durant deux à trois jours les campagnards se réunissent en ville, vêtus de leur habit traditionnel. Ils dansent en rondes au son du charango et boivent du "whisky bolivien", le "puro" ou “alcool potable” (l'alcool a 96 des mineurs) et puis certains se battent à coup de poings ou de pierres, en rythme. Que ce soit pour régler un conflit familial, ou pour rien, ça permet en tout cas d' évacuer la frustration et la colère accumulées. Il y a des blessés, et mêmes des morts, qui sont considérés commes sacrifiés à la pacha mama, en lieu et place des lamas.

La ville a son côté agréable, malgré la violence des contrastes, pour ses ruelles, ses toits, ses monuments et ses pentes. Potosi est une des villes les plus hautes du monde, à 4100 m!
C'était aussi, au début du 18e, la ville la plus grande et la plus riche du monde !
Les indigènes avaient découvert de l'argent sur le cerro rico / mont riche qui domine la ville. Leur commerce étant basé sur le troc, ils n'utilisaient l'argent que pour la fabrique d'objets de culte. Aussi ont-ils déclaré la montagne sacrée, puisque dans leur religion les montagnes sont des "apus", des divinités.
Là dessus les espagnols arrivent et soumettent tout le monde. En attestent les tableaux religieux peints par les natifs de l'époque, dont un, très étonnant, représente le cerro rico personnifié en sainte vierge, ce qui renvoie à la "pacha mama", la terre-mère.
Cette montagne recèle le plus riche filon d'argent jamais découvert au monde, ce qui contribue grandement à la fortune de la couronne espagnole. On fait venir des esclaves d'Afrique pour travailler à la mine. Les immenses roues et madriers qui composent les machines destinées à aplatir l'argent sont acheminés d'Espagne. La monnaie repart dans des caissons à vingt serrures pour un voyage incroyable : routes montagneuses jusqu'à Arequipa au Pérou, puis, de la côte péruvienne par bateau jusqu'a l'amérique centrale qu'ils traversent par voie de terre à hauteur de Panama. De là des bateaux repartent vers l'europe par la mer des caraïbes, où les attendent bien gentillement les pirates hollandais et français !
Peu d´européens connaissent l´histoire de Potosi, qui selon certain est à l'origine du capitalisme ! La forme même des pièces de monnaie a été inventée ici : le crénelage circulaire a été ajouté pour qu'on ne puisse plus grapiller quelques miettes d'argent sur le pourtour.

Le passé de cette ville, lié a l'europe, nous donne envie de connaître mieux notre propre histoire.

Donc les mines fonctionnent encore aujourd'hui et font pas mal tourner l'économie du pays ( mais bien moins que la coca). On a vu de la boue d'argent à ramasser a la pelle, ici une tonne de ce precieux metal vaut a peine 1500 dollars, soit 1.5 dollar le kilo ! Mais ce n'est plus la qualité d'antant et c'est aussi grâce au zinc et au plomb que la mine reste rentable. Si l'on ajoute les ressources incroyables que nous avons découvertes pendant le tour (petit rappel: Or, sodium, borax, souffre, calcium, magnésium, gypse, diatomées, sans oublier le pétrole, la coca, l'eau et l'exploitation électrique de l'énergie des geysers et des torrents) on se demande pourquoi les gens crèvent la faim ici ! Mais encore aujourd'hui la Bolivie a du mal a garder ses ressources et ses capitaux.

Si vous voulez voir des images des mines de Potosi (nous on en a pas pris) on a rencontré un photographe, Loïc Venance, qui bosse sur le sujet :
http://loic.venance.free.fr

08 noviembre 2005

Volcan Tunupa

A Uyuni, toutes les entreprises de transport sont installées dans la même rue, au rez de chaussée des édifices. En quête d'un trajet peu commun, on se retrouve dans le dernier et le plus populaire des postes : un vieux bureau encombré de colis, de caisses, de bagages, de literie et d'objets divers qui seront d'ici peu chargés sur le toit du bus. On négocie avec le chauffeur qu'il nous laisse dans le salar, a proximité d'un village, sur la "rive" du volcan Tunupa. Selon nos plans, un bus devrait passer deux jours plus tard dans l'un des villages environnants.
J'ai quelques dizaines de minutes pour finaliser nos courses et je file au marché, ou j'essaie de faire le maximum de change en petite monnaie (on sait qu'en quittant la ville on risque de rester en rade avec nos billets de 100 bolivianos). Je me fais presser un litre d'oranges-bananes-mangue-citron dans un stand sur la rue, ça fera notre apport en vitamine vu que j'ai pas trouver grand chose en fruits frais. Et soudain je me rend compte que l'horreur occidentale m'a rattrapé : je manque de temps ! Et, chose inconcevable ici, je me met à courir avec mes sacs. Mais nous sommes à 3700 m d'altitude, dans une région ou l'air est tellement sec qu'on se fait passer le truc à lèvres toutes les 5 minutes. Autant dire : on est pas chez mémé. Alors je l'ai choppé le bus, en me traînant comme un veau asthmathique piqué à la morphine qui ferait le marathon dans un sac a patate. Heureusement la musique couvre le bruit de cornemuse rouillée qui me fait office de souffle, ou malheureusement puisqu'il s'agit de visión 2000 (prononcer vissione dosmil) un des plus fameux groupe folklorique bolivien et qui nous fait un peu le même effet que l'aïoli au conte Dracu.
C'est génial de prendre ce bus local, qui nous emmène loin des formules touristiques, au milieu des paquets de quinua qu'on aide a charger et décharger, des bagages et des conversations courtoises sur la pluie et le beau temps.

Le bus nous laisse en plein salar, au milieu de nulle part donc, en vue du Tunupa qu’on regardait depuis un moment s’approcher avec envie.
On est les seuls a descendre là, le bus s’éloigne.

Le volcan Tunupa : montagne rouge, jaune, blanche, couronnée d’une crête dentelée de rochers gris-verts, quand ils ne sont pas recouverts de neige (on peut vous le dire on a vu les deux).
On rejoint la côte, puis on la suit, avec vue sur la mer de sel et bientôt sous la pluie, jusqu’à Coquesa, dix kilomètres plus loin. On a la chance de trouver une auberge dans ce petit village désert. Bougies, broc d’eau et bassine pour faire office respectivement de chasse d’eau et de lavabo, c’est le confort de base auquel on est habitués. On en revient pas de regarder le salar. On se fait à l’idée que les îles, là-bas à l’horizon, sont accessibles à pied. Le soir, énorme étoile filante.
Le matin a l’aube, 5h, total dans le gaz, on décolle pour l’ascension. On fait les premiers 1000m sans trop se rendre compte qu’on souffre, mais on est vite rattrapés par un groupe de touristes hollandais et ça ne compte pas parce qu’ils ont fait la moitié de la montée en 4x4 avec leurs guides.
On atteint le premier mirador (beauté du volcan). Un peu plus loin dans l’ascension on apercoit, le long d’un versan pierreux, un chemin « à la Bruno Roussel » qui, même s’il faut redescendre un peu, pourrait nous permettre de faire la ballade seuls et d’aller plus haut !
Mais on est bien d’accord et je dis ca pour rassurer les lecteurs les plus sensibles : si ça ne passe pas ou difficilement, on ne redescend pas, on essaie d’aller en haut coûte que coûte, et je ne rigole pas avec ces choses là.

Ça passe très bien et on monte tranquillement en soufflant comme des phoques insomniaques qui feraient le triathlon avec des chaussures de clown en plomb (vous allez me dire ça n’a pas de pied un phoque, hé, c’est justement pour ça que c’est très très dur !).
La seconde partie cependant, qui doit nous amener juste en dessous des dents du Tunupa, est un grand pierrier fait de gros blocs qui roulent un peu. Ca impressionne Cécile, ou peut être sont-ce les effets de l’altitude ou les nuages qui se rassemblent sombrement... On se prépare à redescendre quand elle se reprend et décide de gravir à l’arraché les derniers mètres qui nous séparent de notre sommet (bon, pas celui du Tunupa qui n'est accessible qu'en partant sur l'autre face et en se privant de la vue sur le salar à l'ascension, mais à plus de 5000 quand même). Victoire !

Malheureusement, les dents sont couvertes, mais la vue reste incroyable : le salar à trois cent degrés, horizon courbe qui perturbe les perceptions.
Descente dévalée selon la technique ancestrale, les viscaches (c’est un gros lapin avec une tête d’écureuil) se planquent sous les rochers et les serpents dans les herbes.

Des lamas nous attendent dans des champs de quinua clôturés par de hauts murs de pierre. Le salar à la descente, tacheté de l’ombre des nuages, est l’une des plus belles choses qu’on ait vue, ce que je ne manque pas de dire aux habitants. Ça les fait rigoler et je crois comprendre qu’ils préfereraient de l’herbe et des arbres.

Le lendemain, la course aller-retour vers la grotte aux momies fait office de décrassage violent. On a la clef et on est seuls avec les momies, séquence émotion de courte durée puisque le bus du retour n’attend pas et on ne sait pas quand passe le prochain (dédicace Benoit Laure). Tout ça met en évidence que, god damn it, on tient la forme !

05 noviembre 2005

Salar d'Uyuni


On a de la chance avec nos compagnons : deux couples, de Suisse allemande et d’Afrique du sud, avec qui on décide tout de suite de ne communiquer qu’en espagnol, ce qui fonctionne très bien et permet d’inclure dans nos conversation notre guide, Gerardo alias « el salvador » et notre cuisinière Isabel.
Ces deux derniers sont excellents chacun dans leur partie et surtout ce sont des gens bien, avec lesquels il fait bon voyager. Géraldo connait vraiment la région, son histoire, ses ressources, ses routes, et nous fait partager avec simplicité sa passion pour son pays.
Mais parler avec Isabel est encore plus enrichissant pour le point de vue tranché qu’elle a sur les choses. Elle n’est pas guide, la plupart du temps elle vend des fruits sur le marché, occasionellement elle accompagne un tour comme cuisinière.
Isabel nous apprend que, petite, elle cherchait de l’or avec son père à l’endroit même ou nous campions quelques jours plus tôt. Elle nous enseigne l’usage de quelques plantes qu’on trouve en altitude et dont on fait des réserves.
A 3650m d’altitude, le salar d’Uyuni est le plus grand terrain de foot du monde : 12 000 km2.
En son centre : du sel en profondeur sur 40m. Il s’étend chaque année.
On dort à l’hôtel de sel : maison de sel, meubles de sel, lits de sel. Le lendemain départ 5h. Les jeeps nous attendent et nous partons faire la course avec le soleil. A 6h nous sommes au milieu du salar...




Nous sommes à Uyuni pour quelques jours et nous retrouvons les silences, les regards baissés, le mépris, la méconnaissance ou le désintérêt qu’éprouvent certains habitants à l’égard des touristes. On les comprend, des fois, il y en a tellement ici ! Mais c’est sûr que ça change quand on quitte les villes. C’est bien ce qu’on va essayer de faire demain en prenant un collectivo pour le volcan Tunupa, que nous avons bien l’intention de gravir par nous même. Avec ses cordillères, ses grandes villes et sa partie amazonienne, la Bolivie offre des possibilités de voyage qui nous dépassent et nous tentons, en attendant le bus hebdomadaire, de nous organiser.

Sud Lipez

Le tour : une dérouillée de paysages uniques, des villages pleins d’enfants sales et qui jouent, des difficultés à s’endormir et à faire des efforts violents à cause de l’altitude (entre 3700 et 5000 m au point le plus haut). Et pêle-mèle de l’adobe qui sèche, des toits de chaume, des dunes, des rochers rouges aux formes improbables, des lacs (vert, bleu, blanc et même, tiens, un lac rouge !), des lamas, des vigognes, des viscachas, (vous n’avez qu’à aller sur google image), des flamands, une course avec une petite autruche ! des sources chaudes, des geysers sulfureux, de l’arsenic, des mines d’or et d’argent, et pour finir du sel à perte de vue.

Notre cuisinière Isabel, visage brun, tresses noires et dents en moins, s’endort sur l’appui-tête. Tout autour de nous, un paysage de mirages. Les montagnes, peut être à cause de la distance, ou de la chaleur, flottent bien au dessus de la ligne d’horizon. Et la jeep a beau être lancée à fond sur cette étendue plate, on ne bouge plus. Isabel dort et j’ai l’impression que nous roulons dans son rêve.
Plus loin, on a même vu deux jeep voler ! Il est liiiiiibre Max !